Le 25 janvier, l’Orchestre National de Jazz de Daniel Yvinec promènera son beau dernier album Shut Up & Dance sur la scène du Théâtre du Châtelet, ainsi que son projet consacré à Billie Holiday.

Mardi 25 janvier, l’éclectique ONJ (Orchestre National de Jazz) du non moins éclectique Daniel Yvinec se produira à Paris sur la scène du Théâtre du Châtelet. Une soirée en deux temps pour mieux déguster cette ouverture d’esprit de cette passionnante formation.

En première partie, l’ONJ évoquera la mythique Billie Holiday avec Broadway In Satin. Puis la musique de Lady Day fera place à celle du compositeur John Hollenbeck, au cœur du dernier album de l’orchestre, Shut Up & Dance.

A travers le répertoire des grands standards d’outre-Atlantique, Broadway In Satin évoque la mémoire de Billie Holiday. Interprète géniale et tourmentée, cette immense voix a su s’approprier ces succès populaires avec une telle force et originalité que l’on pourrait jurer qu’elle en est l’auteur. Gardant intacts les merveilleux contours des mélodies, l’ONJ aborde un recueil de chansons emblématiques interprétées par la diva (God Bless The Child, I Am a Fool to Want You, Strange Fruit…) avec pour ambition une recherche sur les arrangements.

Confiés à Alban Darche, ces derniers projettent une lumière inédite sur ces mélodies en utilisant avec pertinence les particularités et les couleurs de l’orchestre. Empruntant aussi bien à l’écriture classique qu’à la musique de film, le jazz, la pop ou l’électronique, ces versions transfigurées sont portées, en solo ou en duo, par deux voix, deux personnalités singulières et contrastées : Sandra Nkaké, chanteuse soul solaire oscillant entre fougue et grâce, et John Greaves, emblématique songwriter-poète anglo-saxon.

Créé quelque part entre New York, Paris, Berlin et Saint-Rémy-de-Provence, Shut Up And Dance, le bien nommé nouveau projet de l’ONJ (Orchestre National de Jazz) de l’ère Yvinec, s'intéresse à la relation entre la musique et le mouvement. Le rythme y est exploré dans toutes ses nuances d’expression, parfois même là où on ne l’attend pas : une balle de ping-pong qui rebondit dans les cordes d'un piano, divers objets maltraités par des logiciels informatiques, des clés d'instruments, des mains frottées, des tubes de PVC qui délivrent des mélodies...

Tout devient percussion, véritable trame d'une écriture mélodique puissante où se rencontrent les couleurs de la musique répétitive, la musique pygmée, la musique savante, la musique électronique, la transe des Gnawas, le swing de Duke Ellington. Les compositions de John Hollenbeck, imaginées tout spécialement pour ce programme et issues d'une riche collaboration avec Yvinec, évoquent également le foisonnement et la densité de l'écriture classique, en une série de dix mini concertos dédiés à chacun des musiciens de l’orchestre en fonction de leur personnalité et de leur langage. Bouleversant sans vergogne les fonctions instrumentales, les vents prennent le rôle moteur de la batterie, le piano préparé rejoint le camp des percussions…

Tout gravite autour de l'idée de mouvement, le mouvement dans ces rythmes enivrants qui, pour mieux nous perdre, s'entrecroisent toujours et encore… Shut Up & Dance convie à une enivrante fête du rythme à laquelle se mêlent les danseurs de la compagnie Blanca Li qui a imaginé une chorégraphie sur des pièces du répertoire.

Le site de l’ONJ

Le site du Théâtre du Châtelet