En décembre, à Lille, Paris et Dijon, Emmanuelle Haïm et son ensemble Le Concert d'Astrée donneront Le Messie de Haendel.

Le Messie de Haendel est l'oratorio le plus souvent joué dans toute l'histoire de la musique sacrée. Son livret contraste fortement avec les textes des autres oratorios du compositeur. Au lieu de relater une histoire dramatique, de grands moments de théâtre, le texte de l'œuvre se préoccupe avant tout de prophétie et de méditation.

Lundi 7 décembre, ce Messie donné au Théâtre des Champs-Elysées sera l’occasion, pour Emmanuelle Haïm et son ensemble Le Concert d'Astrée, d’une alléchante rencontre avec l'une des plus grandes pages de Haendel, musicien qu'elle a déjà beaucoup « fréquenté » à la scène (Rodelinda à Glyndebourne et La Resurrezione déjà avenue Montaigne au printemps dernier) et surtout au disque (Delirio, Il Trionfo del Tempo e del Disinganno, Dixit Dominus...).

Le 13 avril 1742 à Dublin, a lieu la création du Messie, œuvre composée en moins d’un mois, au profit d’institutions charitables et sous la direction de Haendel lui-même. Le succès est immédiat, au point de l’identifier à cette œuvre pendant près de deux siècles, de plonger dans l’oubli presque tout le reste de ses ouvrages (opéras, oratorios, pièces instrumentales et vocales, etc.), et de faire de son Alleluia un informel second hymne britannique.

Composé à partir d’extraits des Écritures, cet oratorio est découpé en trois parties : Annonciation et Nativité, Passion, Résurrection. L’œuvre est simple, spontanée et envoûtante, avec une exceptionnelle partie de chœur, évoquant une vision triomphante et majestueuse du Christ, très loin des Passions représentant le Christ souffrant.

Côté voix, le public parisien entendra la soprano Camilla Tilling, le contre-ténor Matthew White, le ténor John Tessier et la basse Christopher Purves. Toute la troupe offrira trois autres représentations de ce programme : les 4 et 5 décembre à l’Opéra de Lille et le 10 décembre à l’Opéra de Dijon.

Chef d’orchestre et claveciniste, aujourd’hui directrice artistique du Concert d’Astrée, Emmanuelle Haïm est pianiste et organiste de formation. Après des études de clavecin auprès de Kenneth Gilbert et de Christophe Rousset, et de nombreux Premiers Prix au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, sa passion pour l’expression vocale la pousse à se consacrer à la direction du chant, d’abord au Centre de Musique Baroque de Versailles, puis au CNSM. Elle est sollicitée par les plus grandes voix qu’elle accompagne volontiers en récital. Elle développe très vite une activité régulière de continuiste et d’assistante musicale, ce qui lui donne l’occasion de se produire sur les scènes les plus réputées.

C’est tout naturellement qu’elle commence à diriger, et on la retrouve bientôt sur les plus prestigieuses scènes internationales en tant que chef invitée pour diriger des formations de renom. En 2001, Haïm connaît un succès retentissant au Glyndebourne Touring Opera, avec Rodelinda, puis avec Theodora de Haendel en 2003. Elle est la première femme à diriger la compagnie du Chicago Lyric Opera dans Giulio Cesare, en 2007.

Artiste fidèle du Glyndebourne Festival Opera, elle y présente à l’été 2008, L’incoronazione di Poppea de Monteverdi. Par ailleurs, elle dirige régulièrement l’Orchestra Of The Age of Enlightenment, l’Orchestre Symphonique de Birmingham (CBSO), le Scottish Chamber Orchestra, le Deutsche Sinfonie Orchester Berlin ainsi que l’Orchestre de Francfort, le Hessischer Rundfunk Orchestra.

En mars 2008, Emmanuelle Haïm est pour la première fois à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Berlin. Elle dirigera Idomeneo de Mozart en février 2010 avec l’orchestre et le chœur de l’Opéra de Paris au Palais Garnier, dans une mise en scène de Luc Bondy.

En 2000, elle fonde Le Concert d’Astrée, qu’elle mène rapidement sur les chemins du succès. L’orchestre se produit aussi bien dans Rameau ou Lully que dans Monteverdi, Purcell, Haendel ou encore Mozart. De Paris à New York et dans de nombreux festivals en France et à l’étranger (Londres, Berlin, Salzbourg, Amsterdam), Le Concert d’Astrée enchaîne les représentations. Ce succès est couronné en 2003 par la Victoire de la Musique Classique récompensant le meilleur ensemble de l’année.

En 2004, l’orchestre s’installe en résidence à l’Opéra de Lille. Emmanuelle Haïm et Le Concert d’Astrée y donnent les représentations scéniques de Tamerlano de Haendel, puis L’Orfeo de Monteverdi à l’automne 2005.

En 2005, pour poursuivre son projet avec Le Concert d’Astrée, elle crée le Chœur du Concert d’Astrée qui se joint à l’orchestre sur de nombreux projets.

Lors des productions lyriques scéniques, Emmanuelle Haïm et Le Concert d’Astrée collaborent avec de grands noms de la mise en scène comme Jean-François Sivadier, Robert Wilson, David McVicard, Giorgio Barberio Corsetti, Sandrine Anglade, Stuart Seide et Claude Buchvald dans Dardanus de Rameau à l’Opéra de Lille, au Théâtre de Caen et à l’Opéra de Dijon à l’automne 2009.

Parmi les versions scéniques dirigées par Haïm, citons Thésée de Lully, Hippolyte et Aricie de Rameau, Giulio Cesare de Haendel, L’Orfeo de Monteverdi, Les Noces de Figaro de Mozart, The Fairy Queen de Purcell…

Fidèle représentante du baroque et du savoir-faire musical français, Emmanuelle Haïm est Chevalier des Arts et des Lettres et s’est vue remettre les insignes de Chevalier de la Légion d’honneur en juillet dernier.

Le site officiel du Théâtre des Champs-Elysées

Une rencontre-podcast avec Emmanuelle Haïm

Le site officiel d'Emmanuelle Haïm et du Concert d’Astrée