Oratorio signé Haendel, Theodora résonnera au Théâtre des Champs-Elysées, le 10 mars, sous la direction d’Hervé Niquet avec, dans le rôle-titre, la soprano Sandrine Piau.

Samedi 10 mars à 19h30, Hervé Niquet dirigera son Concert Spirituel dans Theodora de Haendel avec sur scène Sandrine Piau, Lawrence Zazzo, Patricia Bardon, James Gilchrist et Nathan Berg.

Oratorio en trois actes de Haendel sur un livret signé Thomas Morell d’après Robert Boyle, Theodora est une œuvre unique à bien des égards… C’est le seul oratorio dramatique de son auteur sur un thème chrétien (Le Messie comme La Resurrezione appartiennent à des genres différents). Créé en 1750, Theodora ne s’inspire en effet pas directement de la Bible mais d’un épisode historique plus tardif, la persécution des Chrétiens au début du IVe siècle sous l’Empereur Dioclétien, époque du martyre de la jeune vierge Theodora.

Cette œuvre marque un changement radical dans la manière de Haendel. Alors que les oratorios précédents traitent surtout d’événements extérieurs (batailles, trahisons…), le conflit central de Theodora est une affaire de conscience. La composition, sans jamais s’écarter de la forme dramatique, qu’elle accentue plutôt d’ailleurs, fouille les ressorts les plus intimes du caractère humain. Le thème central est celui de la nécessite pour l’homme de se soumettre a son destin. Theodora était l’oratorio préféré de Haendel. Son deuxième acte est d’ailleurs l’un des sommets absolus de sa production lyrique.

Fort d’une formation complète de claveciniste, organiste, pianiste, chanteur, compositeur, chef de chœur et chef d’orchestre, Herve Niquet, qui dirigera cette production le 10 mars, aborde le métier de musicien comme un véritable chercheur, préférant revenir aux sources des partitions originales pour dépasser les conventions et usages. Agé de 53 ans, il a été pianiste du ballet de l’Opéra de Paris, chanteur chez Philippe Herreweghe et William Christie, claveciniste puis chef d’orchestre à la tête de son Concert Spirituel, fondé en 1987.

D’abord consacré à la période baroque, cet ensemble a par la suite étendu son répertoire à celui du XIXe siècle. Deux enregistrements sont parus a la rentrée dernière, Le Carnaval de Venise d’Andre Campra chez Glossa, et des concertos de Louis-Ferdinand Herold avec le pianiste Jean-Frédéric Neuburger et le Sinfonia Varsovia chez Mirare. Niquet a crée, en collaboration avec le Palazzetto Bru Zane, une collection discographique autour des musiques du Prix de Rome avec l’enregistrement d’œuvres souvent inédites ou méconnues : une série de doubles disques a été initiée par un premier album consacre a Debussy. Le second opus de cette collection comprenant des pièces inédites de Saint-Saëns est paru en 2011.

Le site du Théâtre des Champs-Élysées