El'Blaszczyk, un classique !

Le choc ! Le tremblement de terre ! Le tsunami ! L’uppercut ! Le bourre-pif ! Une fois de plus cette réouverture de sarcophage démentielle, cette exhumation improbable, bref cette réédition à tomber est l’œuvre de Born Bad Records, l’essentiel label parisien expert en musiques injustement oubliées. Nom du client : El'Blaszczyk. Heure du crime : il y a plus de vingt ans… Musique lo-fi et ovni, les morceaux des Quirky Lost Tapes 1993-1995, fraichement publiés par Born Bad et pour l’essentiel inédits, sont aussi bizarres que la genèse de cette saga de série B. Enregistrés au début des années 90 sur bande avec sa petite sœur de 10 ans et sa voisine de palier qui n’en a guère plus, ces chansons irrésistibles font découvrir une gauloiserie rock’n’roll minimaliste qui n’est pas sans rappeler les productions de Joe Meek, les électrochocs d’Hasil Adkins et l’univers de Jean Yanne, Bobby Lapointe et Jacques Dutronc, le tout passé au filtre du rock’n’roll fifties et des sonorités surf ! En plus de jouer les Eddie Cochran sci-fi, El'Blaszczyk fut élève de Christian Eloy, ponte de la musique concrète qui dirigeait une classe de création électroacoustique au Conservatoire National de Bordeaux que fréquenta justement notre rockeur azimuté. Grand piano, orgue Hammond, percussions d’orchestre, batterie, synthés VCS3 et Moog 55, magnétos de montage Studers, c’est une vaste quincaillerie qui circulera entre ses doigts. Des armes utilisées sur ses chansons souvent hilarantes et dont la simple lecture des titres est déjà une appétissante mise en bouche : Taqui oualqui, Quand tu m'caresses, James Bond Girls, Prisonnier Beatnik, Hully Gully Neurasthénique, Piquouze Jerk, J'ai pas d'santé, Tentative disco-thérapeutique, Cocktailo thérapie ou bien encore Elle est horrible, en fait une reprise de Something Else de Cochran ! El'Blaszczyk est immense car une fois passée la facette décalée et gaguesque de sa prose, il est le vrai grand gourou d’un univers musical impressionnant, d’un monde sonore bien plus riche qu’il n’y parait. Déjà indispensable, évidemment.

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