Concerts, conférences, documentaires et forum, les Berliner Philharmoniker sont à la fête du 26 février au 2 mars à Paris.

Certains disent les Berliner Philharmoniker… D’autres l’Orchestre Philharmonique de Berlin… D’autres encore la Philharmonie de Berlin… Quoi qu’il en soit, du 26 février au 2 mars, le prestigieux orchestre allemand s’installe à Paris, Salle Pleyel et à la Cité de la Musique, pour un cycle lui étant entièrement consacré.

Entre conférences et documentaires, entre forums et musique vivante, cet événement consacré à la phalange berlinoise et aux différents ensembles qui y sont attachés (Berliner Barock Solisten, Philharmonia Quartett Berlin) témoigne, plus que jamais, qu’à ce riche passé s’ajoute un glorieux présent.

Les festivités de ce cycle débuteront donc vendredi 26 à la Salle Pleyel, où les Berliner Philharmoniker sous la baguette de Simon Rattle se lanceront dans San Francisco Polyphony de Ligeti, la Symphonie n°2 de Sibelius et le Concerto pour piano n°4 de Beethoven interprété pour l’occasion par Mitsuko Uchida.

Le lendemain, samedi 27 février, toujours à la salle Pleyel, l'orchestre allemand jouera l’ouverture de l’acte 1 des Maîtres chanteurs de Wagner, la version pour orchestre de la Symphonie de chambre n°1 de Schönberg et enfin la Symphonie n°2 de Brahms.

Le 27 février toujours mais plus tôt dans la journée, à 15h00, un grand forum sera consacré à la mythique phalange à la Cité de la Musique. L’histoire des Berliner, c’est tout un pan de l’histoire de la musique et de l’histoire de l’Allemagne. La naissance des Berliner Philharmoniker est un acte d’indépendance. Les musiciens de la Kapelle fondée à Berlin en 1867 par Benjamin Bilse protestent contre leurs maigres honoraires et leurs tournées en quatrième classe. En 1882, cinquante d’entre eux quittent la formation pour se produire de manière autonome.

Peu à peu, les plus grands chefs d’orchestre viendront les diriger : après Hans von Bülow, Arthur Nikisch devient leur directeur musical en 1895, pour vingt-sept ans ; il sera suivi par Wilhelm Furtwängler en 1922, puis par Herbert von Karajan en 1954, par Claudio Abbado en 1989 et, enfin, par Simon Rattle en 2002.

Ce forum débutera à 15h00 par une conférence d’Alain Paris sur l’histoire de la phalange berlinoise. A 16h00, une table ronde réunira l’intendante Pamela Rosenberg, la hautboïste Andreas Wittmann et le célèbre flûtiste Emmanuel Pahud. A 17h30 enfin seront projetés des documentaires commentés par Cathy Milliken, responsable des activités éducatives des Berliner Philharmoniker.

Retour à la Cité de la Musique, dimanche 28 février, à 16h30, avec un concert de l’ensemble des Berliner Barock Solisten dirigé par le violoniste Bernhard Forck avec la soprano Sandrine Piau et la mezzo-soprano Bernarda Fink. Cette formation comprend essentiellement des membres de la Philharmonie de Berlin, auxquels se joignent des musiciens spécialisés dans la musique ancienne. Leur propos : une interprétation fidèle du répertoire sur des instruments d’époque, mais aussi la redécouverte de partitions méconnues. Les Berliner Philharmoniker ont eu l’occasion d’être dirigés par des chefs spécialisés dans le baroque comme Nikolaus Harnoncourt, Philippe Herreweghe ou John Eliot Gardiner. L’enthousiasme qui en résulta pour le répertoire des XVIIe et XVIIIe siècles conduisit à la fondation des Berliner Barock Solisten en 1995. Les musiciens jouent sur des instruments anciens modernisés, avec des cordes en boyau et des archets différents selon les conventions d’interprétation propres à la période des œuvres choisies.

Leur programme mêle des incontournables, comme le Stabat Mater de Pergolesi, et des pages un peu tombées dans l’oubli, comme le Concerto grosso de Francesco Durante. De lui, qui fut d’ailleurs le maître de Pergolèse, Rousseau disait dans son Dictionnaire de musique qu’il est « le plus grand Harmoniste de l’Italie, c’est-à-dire, du monde »

Ce cycle berlinois se terminera mardi 2 mars, à 20h00, toujours à la Cité de la Musique, avec un concert du Philharmonia Quartett Berlin. Les membres de cette formation fondée en 1984 sont des solistes du Philharmonique de Berlin. Ensemble, ils ont enregistré aussi bien Mozart et Beethoven que Chostakovitch et Bartók : aux classiques de leur répertoire, ils aiment faire côtoyer des pages moins attendues. Au sein de la prestigieuse formation des Berliner, Daniel Stabrawa est le premier violon, Christian Stadelmann est le chef de pupitre des seconds violons, tandis que Neithard Resa a la responsabilité des altos. Le Philharmonia Quartett Berlin interprète les Lettres intimes de Janácek, son deuxième quatuor à cordes composé en 1928 comme un journal de son amour pour Kamila Stösslova. Rejoints par Elisabeth Leonskaja au piano, ils donnent le Quintette pour piano et cordes op. 44 de Schumann, qui suscita l’enthousiasme de Wagner : « Je vois quel chemin vous voulez suivre, écrivit-il au compositeur le 25 février 1843, et je puis vous assurer que c’est aussi le mien ; là est l’unique chance de salut : la beauté. »

Le site officiel des Berliner Philharmoniker

Le site officiel de la Salle Pleyel

Le site officiel de la Cité de la Musique