Plus moderne que jamais, le cabaret Le Bœuf sur le Toit, symbole majeur du bouillonnement artistique des Années Folles, renait de ses cendres sur disque grâce à l’intelligence et le bon goût d’Alexandre Tharaud.

Alexandre Tharaud : interview vidéo Qobuz

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On le connait chez Chabrier et Mozart, chez Satie et Scarlatti, chez Chopin, Rameau et Bach. Et ailleurs aussi. Pour son nouvel album, Alexandre Tharaud ressuscite un lieu pour lequel l’adjectif mythique est, pour une fois, un doux euphémisme. Un lieu qui finalement lui ressemble dans son ouverture d’esprit : le Bœuf sur le Toit. Un cabaret qui ouvre ses portes au début des années 20 et où défileront, dans la salle comme sur scène, tout ce que la création pouvait alors compter de grands noms : Cocteau, Milhaud, Ravel, Satie, Poulenc, Stravinski, Maurice Chevalier, Man Ray, Diaghilev, Picasso, Gide, sans oublier son tandem maison composé de Jean Wiener et Clément Doucet. Symbole majeur du bouillonnement artistique des Années Folles, le Bœuf sur le Toit offre du répertoire classique comme des chansons réalistes et même du jazz ! Du sans ornière qu’on retrouve chez ce Tharaud qui vénère Barbara, passe de Kagel à Rameau voire Chopin et travaille avec François Morel, Bartabas ou Juliette…

Bien connu pour ses enregistrements du répertoire français de toutes époques, de Chabrier (merveilleux enregistrements Arion) à son exploration presque systématique du répertoire de Marcelle Meyer (Couperin, Rameau) chez Harmonia Mundi, Alexandre Tharaud a toujours témoigné d'une liberté, d'une justesse de ton et de phrasé qui touchent et convainquent, sur scène comme au disque. Une liberté au cœur même de sa (re)lecture de l’esprit du Bœuf sur le Toit qu’il raconte le temps d’un podcast.

Propos recueillis par Marc Zisman