Selon le site du Point, deux concerts produits par les Inrockuptibles ont été annulés par le Ministre de la Culture…

Selon le site de l’hebdomadaire Le Point, Les Inrockuptibles avaient prévu d'organiser deux concerts, les 18 et 19 juin, dans la cour Napoléon du Louvre avec Mika, Charlotte Gainsbourg, Phoenix et Vampire Weekend. Mais Matthieu Pigasse, patron des Inrocks, est tombé sur un os de taille : sa manifestation n'a pas reçu l'aval... de Frédéric Mitterrand, en personne. Le 23 avril, Louis Dreyfus, bras droit de Pigasse, a été reçu par le Ministre de la Culture et son directeur de cabinet, Pierre Hanotaux, qui ont interdit au Louvre d'accueillir ces deux concerts. « Le ministre a considéré que cette manifestation n'avait rien à faire au Louvre et pas à cette date, indique Louis Dreyfus au site du Point. Il a notamment déclaré que l'on ne pouvait faire un concert le 18 juin, soit 70 ans après l'appel du général de Gaulle. » Du temps de Christine Albanel, la Rue de Valois avait organisé un concert place du Palais-Royal le 24 octobre 2008. Soit directement sous ses fenêtres...

La direction des Inrocks se heurterait en fait à Luc Barruet, organisateur du festival Solidays qui, cette année, se tient à Longchamp, du 25 au 27 juin. Barruet, un proche de Carla Bruni-Sarkozy, considère que le double concert des Inrocks, à une semaine de Solidays, vient perturber sa manifestation. « Luc Barruet nous a demandé d'annuler nos concerts et s'est dit prêt à accueillir nos artistes à Solidays, explique Louis Dreyfus. Il est gentil, Luc Barruet, mais cet accord n'arrange que lui ! » Renseignements pris par Lepoint.fr, tous les pass vendus par Solidays (en faveur de la lutte contre le Sida) ont été vendus. Le préjudice qu'un éventuel concert des Inrocks porterait à Solidays est donc nul... Lepoint.fr a cherché à joindre Barruet. Il n'était pas disponible lundi matin…

Toujours selon le site du Point, ce concert des Inrocks au Louvre n'était pas anecdotique car s'inscrivant dans le cadre d'un accord de partenariat global entre l’hebdomadaire et la direction du musée. Cet accord était en négociation depuis un mois et demi. En se rapprochant des Inrocks, Henri Loyrette, patron du Louvre, cherchait à rajeunir le public de l'établissement. Matthieu Pigasse, de son côté, s'engageait à ce que des artistes présentent au Louvre « leur parcours de visiteur ». La cour Napoléon aurait dû accueillir 15.000 personnes, poursuit l’enquête du Point La préfecture de Paris avait émis des réserves. Les Inrocks avaient, du reste, tenu compte de celles-ci : les concerts devaient s'achever à 23 h 30 au plus tard, la sécurité devait être renforcée et la jauge maximale du public avait été réduite, de 20.000 à 15.000 personnes…

Lundi 19 avril, Henri Loyrette prévient Mathieu Pigasse que tout est annulé alors que l'accord de partenariat était à la signature. Loyrette dit se conformer à un ordre du ministère. Chassé du Louvre, Pigasse tente alors de se rabattre sur le Grand-Palais, qui dispose d'une nef faite pour accueillir 5.000 spectateurs. Là, Jean-Paul Cluzel, patron de l'établissement, commence par faire analyser le dossier. La question, s’interroge Lepoint.fr, est : reste-t-il deux places dans le calendrier de juin ? Mais, entre-temps, le ministère intervient à nouveau par l'entremise de Pierre Hanotaux : pas question que le Grand-Palais accueille les Inrocks... Il se trouve qu'en l'occurrence, le calendrier était trop serré. « Je ne comprends pas la nature de cette seconde intervention, s'interroge Louis Dreyfus. Le Grand-Palais est fait pour accueillir ce type de manifestation. Il n'est pas normal que l'appareil d'État se mette à rouler pour Solidays contre notre manifestation. » Et qui se cache derrière « l'appareil d'État », s’interroge encore le site du Point ?

« Personne, répond Pierre Hanotaux, joint par lepoint.fr. Ce projet nous a été présenté très tardivement par le Louvre. Or nous n'avons jamais autorisé une manifestation de cette ampleur dans ce monument, même pour des concerts de musique classique. C'est lui faire prendre trop de risques. Et puis Frédéric Mitterrand trouve que cette idée d'accoler de la musique très moderne aux monuments historiques n'est pas pertinente. » Hanotaux dit avoir consulté, de son côté, la préfecture de police. « Cela posait des problèmes d'issues de secours, » ajoute-t-il. En revanche, le ministère se dit prêt à étudier d'autres dates, en septembre, ainsi que d'autres lieux comme La Villette.

De son côté, la Ville de Paris a réagi à la lecture de cet article du site du Point. Par l'intermédiaire de Christophe Girard, adjoint en charge de la culture, la municipalité socialiste a fait savoir aux Inrocks qu'elle était prête à négocier l'accueil des concerts aux CentQuatre, le lieu de création artistique dépendant de la Mairie de Paris…