Ces enregistrements des Concertos pour pianos de Beethoven par l'Ensemble Tafelmusik dirigé par Bruno Weil, avec Jos van Immerseel au piano, et du Concerto pour violon avec Vera Beths en soliste, réalisés à la fin des années 90 étaient devenus de véritables "collectors" dans leur édition originale en CD.
Surfant sur la vague des interprétations "revisitées" avec des formations plus conformes aux orchestres auxquels Beethoven avait affaire qu'aux grandes phalanges symphoniques plus tardivement apparues, ces enregistrements réédités récemment par Sony ont été salués par une note artistique de "5 diapasons" par notre partenaire le magazine musical Diapason.
Que l'on se détrompe surtout, l?ensemble Tafelmusik est loin de sonner "maigrichon" et encore moins comme du Telemann auquel il fait immanquablement penser et une écoute en aveugle pour qui ne connaitrait les interprètes serait probablement surprenante.
Les éditions originales en CD des Concertos nous apprennent que ceux-ci ont été réalisés selon le procédé Super Bit Mapping (SBM) de Sony consistant à enregistrer sur 20 bits et à arrondir ensuite sans perte à 16 bits pour le codage au format CD.
On y apprend aussi que l'orchestre Tafelmusik joue avec un "la" à 430 Hz, d'où probablement une "gravité" plus marquée lors de l'introduction du Concerto pour violon, par exemple, et aussi que Jos van Immerseel, le soliste des Concertos pour piano, a choisi dans sa collection personnelle les modèles de piano correspondant le mieux aux époques où on été écrits ceux-ci.
La prise de son, d'un naturel qui fait penser à des enregistrements live, resplendit par sa beauté, l'ampleur de l'image sonore qu'elle déploie, sa dynamique et sa finesse, on pleure à l'écoute du magnifique chant du violon de Vera Beths (un Stradivarius de 1727) dans l'Adagio un poco moto du Concerto pour violon, et on reste sans voix, emportés par le pianoforte Tröndlin du début du XIX ème siècle de Jos van Immerseel dans l'Adagio du Concerto n°5 "Empereur".
